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Les Français n’ont plus le moral. Autrefois, les parents pensaient que leurs enfants s’en sortiraient mieux qu’eux. Aujourd’hui, ils prient pour que le déclassement ne les étrangle pas. Hormis les optimistes béats, personne n’imagine les beaux jours revenir comme par magie.

Les Français savent que l’avenir leur échappe, confisqué par un assemblage composite et insaisissable. Marchés financiers, technocratie, forum de Davos, comités d’experts, nébuleuse de juges : la toile d’araignée ne fait qu’alimenter le ressentiment et les théories du complot, auxquelles réplique l’industrie médiatique du fact-checking.

En quelques décennies, la France a troqué son indépendance pour la servilité, et sa démocratie pour la sacralisation des droits de la personne. Pas un européiste, ceux-là même qui agitent les principes républicains à tout bout de champ, n’accepte l’alternance politique, et n’admet que l’Union vide la démocratie de sa substance. La première menace qui pèse sur nos libertés civiques n’est pas l’emprise de l’islamisme ou l’invasion du pays par Poutine, mais bien la désintégration du droit du peuple à se gouverner lui-même. 

À renier ses nations et à tourner le dos à ses racines culturelles, l’Europe s’est condamnée à n’être qu’un duty free de 4 millions de km2 sans âme ni ethos. Un « no man’s land » ouvert à tous, inclusif et multiculturel. Un royaume des droit individuels, offerts aux autochtones comme aux migrants de passage. Un lieu-dit qu’on rejoint sans s’assimiler, la plaque tournante du « Venez comme vous êtes » façon McDonald’s. D’ailleurs, afin « d’aiguiser le sentiment européen réveillé par Poutine », qu’à proposé Bruxelles? Une campagne axée sur un slogan de trois mots : « You are EU ».

Alors que la guerre frappe et que les impérialismes bouillonnent, l’Union n’a nulle bannière de ralliement, nulle cause à défendre, nul sentiment qui rassemble et unit. Seul horizon: l’individu, encore et toujours, soit le plus petit dénominateur (non) commun.

Si le jeu phonétique (UE=You) a dû mobiliser les méninges d’obscurs publicitaires, pas sûr que cela suffise à masquer le néant du « projet ».

➡️ https://lecrieursouverainiste.fr/2024/05/02/on-marche-sur-la-tete-la-france-lue-et-les-mensonges-2024/

L’Europe se trouve engagée dans une guerre profondément contraire à ses intérêts, autodestructrice, alors même que, depuis trente ans au moins, ses promoteurs nous vendaient une Union toujours plus approfondie qui, grâce à l’euro, allait devenir une puissance autonome, contrepoids aux géants que sont la Chine et les États-Unis. L’Union européenne a disparu derrière l’OTAN, plus soumise désormais aux Etats-Unis qu’elle ne l’avait jamais été. L’axe Berlin-Paris a été supplanté par un axe Londres-Varsovie-Kiev piloté par Washington, renforcé par les pays scandinaves et baltes devenus des satellites directs de la Maison-Blanche ou du Pentagone.

Cependant, l’Europe ne s’est pas enfoncée dans cette guerre en dépit des absurdités et de ces invraisemblances, par hasard, par bêtise, par accident. Quelque chose l’a poussée. Tout n’est pas la faute des États-Unies. Ce quelque chose, c’est sa propre implosion. Le projet européen est mort. Un sentiment de vide sociologique et historique a envahi nos élites et nos classes moyennes. Dans ce contexte, l’attaque russe contre l’Ukraine a fait presque figure d’aubaine. Les éditorialistes des médias ne s’en sont par ailleurs pas cachés: Poutine, par son « opération militaire spéciale », redonnait du sens à la construction européenne; l’UE avait besoin d’un ennemi extérieur pour se ressouder et repartir de l’avant. Ce discours optimiste trahissait une vérité plus sombre. L’Union est une usine à gaz, ingérable et littéralement, irréparable. Ses institutions tournent à vide; sa monnaie unique a entraîné des déséquilibres internes irréversibles; sa réaction à la « menace Poutine » ne manifeste pas forcément un effort pour se ressaisir, mais peut-être, à l’opposé, une pulsion suicidaire: elle exprimerait l’espoir, inavouable, que cette guerre sans fin fasse, en définitive, tout exploser. Après avoir usiné une machinerie maastrichtienne dysfonctionnelle, nos élites pourraient ainsi se défausser sur la Russie; leur obscur désir serait que la guerre débarrasse l’Europe d’elle-même. Poutine serait leur sauveur, un Satan rédempteur.

➡️ https://lecrieursouverainiste.fr/2024/01/11/la-defaite-de-loccident-2024/

L’actuel président de la République française se dit volontiers partisan de la « souveraineté européenne ». On sait ce que recouvre cette expression: destruction de la souveraineté des nations qui composent l’UE et soumission à l’ordre américain, ainsi que l’atteste la politique de l’UE en Ukraine et le poids de plus en plus grand que prend la bureaucratie corrompue dirigée par Mme von der Leyen. Pourquoi Mr Macron s’obstine-t-il à parler de « souveraineté » pour désigner ce qui en est la négation? C’est que la souveraineté est le coeur de la liberté politique à laquelle les citoyens restent si fort attachés, et qu’on ne peut combattre la souveraineté qu’en invoquant le nom de la souveraineté.

De quelque manière que l’on considère l’UE, elle n’est pas une « société des nations » mais une association d’oligarques en vue de détruire les nations de l’Europe. On ajoutera qu’elle n’est pas vraiment une organisation européenne, mais surtout une extension de l’empire états-uniens. Son principal inspirateur, Jean Monnet, était un agent d’influence américain, opposé aux volontés d’indépendance du général de Gaulle. La construction européenne a été voulue par les États-Unis comme moyen de s’assurer le contrôle de l’Europe occidentale, dans le cadre de la rivalité avec l’Union soviétique et dans une stratégie de domination mondiale. Les doctrines, les principes d’organisation de l’État, les normes comptables elle-mêmes, tout cela est made in America. La défense de l’UE, c’est l’OTAN, et les membres de l’UE (à l’exception de la France), achètent majoritairement leurs équipements militaires aux États-Unis.

Mais l’entreprise UE est une impasse qui pourrait se révéler tragique pour les peuples d’Europe. La lente décomposition de la puissance industrielle, agricole et intellectuelle de l’Europe soumis aux manoeuvres de la Maison Blanche et aux appétits de la classe capitaliste transnationale, se manifeste chaque jour un peu plus.

Il reste à ouvrir une perspective positive, qui pourrait s’appeler une confédération des Etats souverains d’Europe, soudée sur l’engagement de la « paix perpétuelle » et le refus des aventures extérieures du type l’expédition de 2003 en Irak. Mais rien ne se fera sans une conception nationale de la souveraineté. 

➡️ https://lecrieursouverainiste.fr/2024/03/06/leurope-demystifiee-vie-et-mort-dun-empire-2014/

En Europe comme aux États-Unis, on se refuse encore à tirer les enseignements de la guerre en Irak, du désastre de l’intervention militaire en Afghanistan, de la gestion de la guerre civile en Syrie, des conséquences de nos actions en Libye et maintenant du manichéisme de notre position dans le conflit entre la Russie et l’Ukraine. Rien n’y fait. Nous sommes les Occidentaux! Nous incarnons la vérité, le progrès, la démocratie. Nous somme le Bien! Cette attitude, qui n’est pas sans fondement, produit désormais un puissant rejet, renforcé par l’émergence réelle ou supposée d’une alternative à la domination occidentale.

Les ricanements sur les BRICS, qui ne seraient qu’un assemblage hétéroclite de plus et de peuples n’ayant rien en commun, ne prennent pas en compte la puissance de la détestation d’un Occident, qui multiplie les sanctions économiques aussi injustes qu’inefficaces, qui dénonce les violations du droit international seulement quand cela l’arrange, qui qualifie de crime de guerre les bombardements de populations civiles, mais seulement celles qu’il choisit.

La gestion du conflit en Ukraine n’a fait qu’accélérer le processus en jetant la Russie dans les bras de la Chine, en ouvrant à l’Inde de nouvelles perspectives, mais surtout en démontrant notre impuissance à imposer nos solutions.

Aucune des prophéties des dirigeants occidentaux sur l’effondrement de l’économies russe, la défaite de son armée ou la fragilité politique de son régime ne s’est produite. Ces prédictions, qu’il était interdit de critiquer, ont révélé une méconnaissance de l’histoire et des réalités stratégiques.

La référence permanente à la communauté internationale au nom de laquelle nous croyons parler ne concerne guère que l’Occident et quelques-uns de ses alliés en Asie, c’est-à-dire beaucoup moins de la moitié de la population mondiale. Ce sont toutes ces erreurs qui affaiblissent notre influence dans le monde et coagulent les oppositions contre nos intérêts et nos valeurs.

Faute de le comprendre, nous poursuivons le chemin qui conduit inéluctablement vers des heures sombres.

➡️ https://lecrieursouverainiste.fr/2024/02/01/la-guerre-des-mondes-2024/

Au début de l’opération militaire spéciale, les buts de guerre économiques de Washington semblaient réalistes. Premièrement, il s’agissait de couper les industries européennes, essentiellement allemandes, de l’énergie bon marché russe afin de les pousser à migrer vers les États-Unis. Deuxièmement, il fallait profiter de l’opération pour imposer à la Russie des sanctions qui entraîneraient à coup sûr un effondrement de son économie avec des conséquences sociales et politiques graves. Les façonneurs d’image occidentaux les estimaient capables de provoquer des troubles dans toute la Russie et d’amorcer la fin du « règne » de Vladimir Poutine. Troisièmement, il s’agissait de priver le complexe militaro-industriel russe des ressources nécessaires pour poursuivre l’effort de guerre. Pour Washington, Kiev n’avait besoin de tenir que quelques mois face à l’armée russe, après quoi le cycle : effondrement économique, guerre civile et chute de Vladimir Poutine mettrait fin au conflit. Il est impossible de croire en effet que les élites nord-américaines aient pu un instant imaginer que Kiev, même avec le soutien de l’OTAN, pouvait militairement l’emporter. 

De ces trois conjonctures, la première s’avéra particulièrement judicieuse. Les grandes puissance européennes, l’Allemagne en tête, acceptèrent immédiatement de saboter leurs propres économies pour soumettre la Russie. Les circonstances politiques pour Washington étaient idéales. À partir de la fin de l’année 2022, les grandes entreprises allemandes commencent à annoncer leur déménagement de l’autre côté de l’Atlantique. Le géant de la chimie BASF ouvre la marche. 

Si la destruction de l’industrie européenne peut être considérée comme une victoire historique des États-Unis sur l’Europe, l’opération contre l’économie russe est un échec cuisant. Les sanctions occidentales eurent même un effet bénéfique en Russie. Lorsque Vladimir Poutine annonce, le 22 février 2022, l’opération spéciale, il sait que des cette décision va déclencher une pluie de sanctions occidentales contre son pays. Il déclare d’ailleurs que ces sanctions auraient de toute manière été prises et qu’un pays souverain ne peut accepter de vivre en permanence sous ce genre de menace. La souveraineté ne se partage pas. 

➡️ https://lecrieursouverainiste.fr/2024/02/05/ukraine-pourquoi-la-russie-a-gagne-2024/

L’Ukraine est la martyre absolue de cette tragique affaire, entraînée dans le précipice par des contreparties cyniques et mafieuses, à l’intérieur comme à l’extérieur du pays. S’y ajoute tout ce que la société occidentale compte de carriéristes, civils et militaires, ainsi que d’idéologues, qui se prétendent pour la paix et l’amour, mais qui hurleront avec tous les loups pour que l’on envoie, par pure passion haineuse pour Poutine et son régime, toujours plus d’armes à un peuple agonisant.

Les responsables de cette tragédie? Tous ceux qui, depuis le coup d’état de 2014 contre Ianoukovytch, ont fait comme si les accords de Minsk (sensés rétablir la paix dans le Donbass) n’existaient pas, et qui ont détourné la tête lorsque pendant huit longues années, les populations russophones du Donbass se faisaient bombarder jour et nuit. Aucun des deux derniers présidents de l’Ukraine n’a cherché à régler le problème: ni Porochenko qui avait annoncé publiquement sa volonté d’écraser ces peuples, ni Zelensky qui s’est fait élire pour appliquer ces accords, mais qui a très vite oublié sa promesse. Aucun de leurs homologues étrangers ne s’est levé pour dénoncer ces persécutions, pas plus que nos journalistes aujourd’hui si vertueux, et pas plus, d’ailleurs que les populations ukrainiennes aujourd’hui martyres et, à l’époque, indifférentes. Pensaient-elles que la Russie laisserait indéfiniment les choses se dégrader, sans jamais réagir? Et que dire de l’Occident qui a sciemment organisé la division de ce peuple, entre ukrainiens et russophones?

Il n’y a pas lieu, dans ces conditions, d’insister pour dénoncer l’un ou l’autre. Une seule chose est nécessaire: organiser un cessez-le-feu, pour que cesse ce martyre.

➡️ https://lecrieursouverainiste.fr/2023/04/06/lukraine-un-basculement-du-monde/

Les grands gagnants de la guerre en Ukraine sont incontestablement les Etats-Unis qui, derrière leur discours politique de liberté, ont des objectifs économiques purement opportuns.

Les sanctions américaines visent à limiter la vente du gaz russe par gazoduc aux européens, afin d’avoir le champ libre pour vendre leur gaz naturel liquéfié. Le sabotage des gazoducs Nord Stream 1 et 2, qui permettaient au gaz russe de contourner l’Ukraine, a considérablement consolidé la stratégie américaine. Avec la vente du gaz américain, la facture gazière des européens a explosé, de même que la facture électrique des ménages et des entreprises européennes qui dépend du cours du gaz.

L’objectif affiché des stratèges américains avec le nucléaire est bien, comme dans le domaine du gaz, de détacher l’Europe de l’influence énergétique russe. En américanisant le nucléaire ukrainien, les Etats-Unis renforcent leur contrôle politique en Europe. Côté russe, cette victoire est mal perçue d’autant que l’Ukraine « s’approprie » des centrales nucléaires conçues et construites à l’époque par l’Union soviétique.

Les évènements s’enchaînes comme une spirale infernale que rien ne semble pouvoir arrêter. L’irrationalité semble prendre le pas sur la raison. D’une crise énergétique initiale, nous sommes passés à un risque nucléaire généralisé. On a, d’un côté, un discours occidental qui minimise le risque nucléaire russe. Et de l’autre, une Russie qui se trouve exactement dans la position des Etats-Unis lors de la crise de Cuba. Il faut impérativement interrompre cette escalade.

Faut-il que la France quitte à nouveau l’OTAN? La question mérite d’être posée. 

➡️ https://lecrieursouverainiste.fr/2023/09/13/guerre-de-lenergie-au-coeur-du-nouveau-conflit-mondial-fabien-bougle-septembre-2023/

Nous connaissons les objectifs de l’Ukraine par l’interview donnée par Olekseï Arestovitch, proche conseiller de Zelensky, le 18 mars 2019: il s’agit d’entrer dans l’OTAN, pour ensuite entrer dans l’Union européenne. Le problème est que les tensions avec la Russie, l’OTAN ne peux accepter l’Ukraine en son sein sans courir le risque d’activer l’article 5 de la Charte atlantique. C’est un peu comme vouloir contracter une police d’assurance pour un risque dont la probabilité d’occurrence est de 100%!

L’entrée de l’Ukraine dans l’OTAN n’est donc possible que si la Russie est dans l’incapacité de la menacer. Il lui faut donc faire subir une défaite cuisante qui anéantisse son économie, provoque une révolution et un changement de régime, voir un démantèlement de la Russie en entités plus petites. C’est exactement ce que déclare Arestovitch ce 18 mars 2019: « Notre prix pour entrer dans l’OTAN est une guerre contre la Russie et sa défaite ». Il donne alors même la date probable de cette guerre: « 2021 ou 2022 » !

Mais le prix à payer sera plus élevé que prévu. En mars 2022, lors d’un entretient sur CNN, Zelenski lui-même reconnaîtra qu’il a été manipulé et instrumentalisé par les Américains pour entrer dans l’OTAN. Pour nos politiciens, peu importe le prix, et comme le dit le sénateur républicain Lindsey Graham, il s’agit de laisser les Ukrainiens se battre jusqu’au dernier. 

➡️ https://lecrieursouverainiste.fr/2023/05/24/ukraine-entre-guerre-et-paix-2023-jacques-baud/

Notre plus grande illusion – notre premier mensonge? -, dont tout découle, est d’avoir vu dans l’effondrement de l’URSS et du bloc soviétique la victoire de la démocratie. Les révolutions qui réussissent doivent plus souvent leur succès à la perte de confiance des dirigeants en eux-mêmes, plutôt qu’à la force de leurs adversaires. Les bouleversements de 1989 n’ont pas démenti cette hypothèse. Nous avons largement ignoré cette réalité et nous avons confondu la faillite du système soviétique avec la victoire de la démocratie; cette confusion est au coeur de nos difficultés présentes : elle a contribué à l’échec de la transformation politique de la Russie, elle nous a empêchés de penser un nouvel ordre international, et elle nous a dispensé de réfléchir sur nos propres sociétés. Les ravages causés par ce mensonge hantent aujourd’hui l’Europe. La situation actuelle de la Russie et l’incapacité de l’Occident et de la Russie à inventer une relation fondée sur des convictions démocratiques partagées sont la conséquence directe de ce mensonge initial. Le désenchantement démocratique s’est conjugué avec la défaite stratégique pour produire la Russie d’aujourd’hui et en faire une sorte de caricature de nous-mêmes.

En fin de compte, la « personne de l’année » que Time Magazine aurait dû couronner en 1989, c’est « l’individu », non un individu particulier, un individu d’exception, mais l’individu en tant que tel, l’individu pour lui-même, cet individu qui connaît son apothéose contemporaine avec le selfie, l’individu à la poursuite de lui-même. L’individu générique est le vrai héros de notre temps, et les personnes d’exception qu’on célèbre encore dans les banquets de charité et les magazines dissimulent le vrai vainqueur de 1989, l’individu « sans qualité », l’individu bientôt sans amarres.

➡️ https://lecrieursouverainiste.fr/2021/09/15/le-premier-xxie-siecle-de-la-globalisation-a-lemiettement-du-monde/

Voilà que seuls 37 pays ont soutenu les sanctions contre la Russie, face à 150 autres pays qui se sont abstenus. Six milliards et demi d’êtres humains regardent ainsi le spectacle de loin, avec le secret espoir de voir la Russie gagner. Ces derniers ont compris que si la Russie s’affaiblit, leur pays pourrait être le prochain sur la liste. De même, ils considèrent Ursula von der Leyen avec stupéfaction, qui dénonce les atteintes à la liberté d’expression en Russie, mais interdit les médias russes RT et Spoutnik en Europe. Il ne s’agit rien moins que d’une guerre pour la suprématie mondiale, les uns cherchant à conserver leur hégémonie tout en vassalisant l’Europe, les autres luttant pour un monde multipolaire.

Au fond, le problème est d’ordre plus philosophique. Que nous est-il arrivé à nous autres, héritiers des Lumières, pour que nous renoncions à tout esprit critique et à tout exercice de la raison? Que nous est-il arrivé à nous autres, enfants de Rousseau et de Kant, pour que nous nous contentions des préjugés les plus crasses? Pour que nous cédions au quasi-unanimisme des médias à condamner la Russie sans vérifier les faits, ni équilibrer les points de vue ? Pour que nous répudiions les grands historiens, au profit d’experts autoproclamés et payés pour dessiner un futur conforme aux ambitions américaines?

Rien ne justifie la persévérance dans l’ignorance. 

➡️ https://lecrieursouverainiste.fr/2023/02/22/russie-occident-une-guerre-de-mille-ans-la-russophobie-de-charlemagne-a-la-crise-ukrainienne/

En dehors de l’Église catholique, la République fédérale américaine fondée en 1776 est la seule entité constituée à oser s’identifier à la morale universelle. La « raison d’Etat », au sens classique que pouvaient lui assigner Richelieu ou Napoléon – tout subordonner à l’intérêt de la collectivité dont le gouvernement est comptable – lui est donc largement étrangère. Ce qui compte n’est pas tant de sauver la nation américaine, dont l’existence n’a jamais été menacée par quiconque depuis la Guerre d’indépendance, que le lui permettre d’imposer ses normes, de gré ou de force, à tout ce qui n’est pas elle – comprendre : « The rest of the World », formule qui, à elle seule, en dit long…

En proclamant que « la cause de l’Amérique est celle de toute l’humanité », George Washington n’a pas seulement légué à ses successeurs un formidable instrument d’ingérence internationale ; il a institué le gouvernement des États-Unis en juge planétaire… Un magistrat universel nanti du pouvoir exorbitant de calquer les attendus de ces décisions sur ses intérêts du moment ! 

C’est tout le paradoxe du tribunal de Nuremberg, créé à la demande des Etats-Unis pour sanctionner les crimes dits « contre l’humanité », mais dont la définition, loin d’être objective, fut soumise à la discrétion des vainqueurs. Tandis que l’on condamnait, à juste titre, le racisme et l’antisémitisme qui avaient conduit à la Shoah, on s’abstenait souverainement de demander des comptes aux Britanniques qui, en 1945 encore, comptabilisaient tranquillement les aborigènes d’Australie paris la faune ! Pire, se mettait en place une jurisprudence secrète permettant aux Alliés, et principalement aux Américains, de dire, à crimes égaux, qui était criminel et qui ne l’était pas. Sur quel critère? « L’employabilité » des vaincus, fussent-ils des tueurs professionnels, et justement parce qu’ils l’étaient, au service de la « libido dominandi » du vainqueur. 

➡️ https://lecrieursouverainiste.fr/2022/10/20/lombre-dhitler-les-services-secrets-americains-et-les-criminels-nazis-pendant-la-guerre-froide-2022/

Un examen plus honnête de l’Histoire récente impose un regard plus nuancé et moins partisan que ce que les propagandistes et révisionnistes occidentaux racontent. En réalité, les âmes bien-pensantes ne cherchent ni la paix, ni à aider les Ukrainiens, mais à contrer Vladimir Poutine.

  • En soutenant l’Euromaïdan, l’Occident a-t-il promu la démocratie et l’État de droit? 

Comme nous le rappelle l’Obs, la révolution de Maïdan de 2014 n’est rien d’autre qu’un coup d’État, mené avec l’appui de l’Union Européenne et des États-Unis. Une conversation téléphonique devenue célèbre entre Victoria Nuland, alors assistante-secrétaire d’État pour l’Europe et l’Eurasie, et Geoffrey Pyatt, l’ambassadeur américain à Kiev, révélée par la BBC, montre que ce sont les Américains qui ont sélectionné les membres du future gouvernement ukrainien, au mépris de l’Union Européenne, et au cours de laquelle Nuland lancera son fameux « Fuck the EU ! ». 

Ce que Raphaël Glucksmann appellera une « révolution démocratique » n’est qu’un coup, mené sans aucun fondement légal, qui a renversé par la force un gouvernement, dont l’élection avait été qualifié par l’OSCE de « transparente et honnête » qui avait « offert une démonstration impressionnante de démocratie ». D’ailleurs, par la suite, le président démocratiquement élu sera condamné pour « haute trahison », pour avoir défendu l’ordre constitutionnel. 

Loin d’être une révolution populaire, l’Euromaïdan était le fait d’une minorité de nationalistes radicaux issus de l’ouest de l’Ukraine (Galicie), qui n’étaient pas représentatif de l’ensemble des Ukrainiens. D’ailleurs, le premier acte législatif du parlement issu du coup d’État, le 23 février 2014, est l’abolition de la loi Kivalov-Kolesnichenko de 2012, qui instituait la langue russe comme langue officielle au même titre que l’ukrainien. C’est cet évènement qui a poussé la population russophone à se rebeller contre des autorités qu’elle n’avait pas élues. 

L’effort des Occidentaux, qui soutiennent le coup d’extrême-droite de Kiev, est alors de lui donner une légitimation. Depuis l’Euromaïdan, dans chaque manifestation de rue, on voit en abondance les drapeaux de mouvements d’extrême-droite « Svoboda » et des portraits de Stephan Bandera. D’ailleurs, en 2018, le parlement ukrainien institue même une journée officielle pour rappeler sa mémoire. 

➡️ https://lecrieursouverainiste.fr/2022/03/16/poutine-maitre-du-jeu/

Fort heureusement, la revanche par les armes n’est pas le seul moyen dont disposent les peuples pour surmonter leurs défaites et reconquérir leur dignité. Un exemple éloquent est celui de la Corée du Sud qui fait partie, à l’heure actuelle, des toutes premières puissances industrielles de la planète. Sans doute le nord de la péninsule est-il toujours séparé du sud, toujours gouverné par la même dynastie qui continue de s’armer et de tenir des discours menaçants.

Il y a donc différentes manières de faire face à la défaite et à la perte de territoires. On peut choisir l’option militaire, ce qui a souvent donné, à travers l’Histoire, des résultats probants; mais on peut également adopter d’autres voies pour sortir victorieux de l’épreuve. L’important, c’est de réfléchir sereinement. En se laissant guider, tout au long, par son intelligence, et non par son humeur, ni par le vacarme ambiant. Et en se posant, surtout, les bonnes questions. Non pas : « Avons-nous le droit de recourir à la force? », ce à quoi la réponse est forcément « Oui », mais: « Avons-nous intérêt à mener le combat sur le plan militaire? », « Les conséquences d’un recours à la force seraient-elles aujourd’hui à notre avantage, ou à l’avantage de nos ennemis? », ce qui exige une évaluation sereine des moyens dont on dispose, des rapports de force, etc. La chose devrait aller de soi pour tous ceux qui s’occupent de politique, et à plus forte raison pour ceux qui président aux destinées d’un peuple.

Quand les héritiers des plus grandes civilisations et les porteurs des rêves les plus universels se métamorphosent en tribus rageuses et vengeresses, comment ne pas s’attendre au pire pour la suite de l’aventure humaine?

➡️ https://lecrieursouverainiste.fr/2020/10/28/le-naufrage-des-civilisations-2020/

Lors de l’émission de « C dans l’air » du 16 mars 2018, sur France 5, les « experts » n’émettent aucun doute sur une implication directe de Vladimir Poutine dans l’affaire Skripal. Pourtant, l’accusation britannique n’est que circonstancielle : elle ne s’appuie pas sur des faits, mais sur des potentialités et des hypothèses. 

C’est un schéma qui suit exactement celui des théories complotistes : on assemble des éléments en fonction de préjugés et non de faits. En combinant les mêmes éléments de manière différente, on pourrait tout aussi bien accuser la Grande-Bretagne du même crime. Ce que certains ont fait…

Theresa May a immédiatement dramatisé l’incident et invoqué la solidarité des pays de l’Otan, alors même qu’on n’en connaissait pas encore tous les détails. En le considérant comme une « attachée chimique » contre la Grande-Bretagne, et pas seulement comme un empoisonnement, on l’a délibérément placé dans le registre supérieur d’un conflit international. 

Mais ici aussi, les Occidentaux ne sont pas cohérents. On invoquer la Convention sur l’interdiction des armes chimiques, mais on n’applique pas ses procédures pour le règlement des litiges. En cas de « situation qui suscite une préoccupation quant au non-respect éventuel » de la convention, l’Etat à qui on demande un éclaircissement a dix jours pour y répondre. Mais ici la Grande-Bretagne n’a donné que 24 heures à la Russie. Par ailleurs, elle a refusé de fournir des détails sur l’incident, ainsi que des échantillons de poison et sanguins demandé par la Russie afin de prendre position. Un peu comme si l’on craignait une vérité différente. 

La Grande-Bretagne a ainsi appliqué une stratégie de la tension, visant à créer l’union nationale et une solidarité internationale autour d’une « attaque extérieur ». Ce qui ne signifie pas nécessairement que le gouvernement britannique ait empoisonné les Skripal, mais qu’il aurait opportunément exploité l’incident à des fins politiciennes. 

En 2016, le contexte géostratégique est tendu : la crise ukrainienne s’éternise, les Occidentaux perdent pied au Moyen-Orient, le gouvernement britannique est dépassé par le Brexit, les mouvements sociaux commencent à ébranler la présidence de Macron, l’Otan doute des relation transatlantiques et l’esprit européen se craquelle sous la pression de l’immigration. 

Il est difficile de ne pas voir dans la précipitation de la réponse occidentale – alors qu’on ne sait même pas quelle est la nature exacte du poison – une tentative de distraire les opinions publiques de leurs problèmes nationaux. 

➡️ https://lecrieursouverainiste.fr/2020/08/27/gouverner-par-les-fake-news-2020/

  • L’initiative « 21st Century Statecraft » de Hillary Clinton de 2009: 

L’initiative « 21st Century Statecraft » qui avait été annoncée en trombe par Hillary Clinton lors de son arrivée au Département d’État début 2009 prend alors tout son sens. Ce programme, dont le nom ambigu se traduit à la fois par « l’art de la gouvernance » et « la fabrication de l’État » au XXIe siècle, visait à utiliser les nouvelle technologie pour créer un lien direct entre l’État américain et la population des pays étrangers afin de promouvoir la politique étrangère des États-Unis sans avoir à passer par le gouvernement local. L’initiative affichait également comme objectif de faciliter l’utilisation de ces technologie pour favoriser la liberté d’expression et accélérer l’émergence de régimes démocratiques.

Alors que les mouvement contestataires s’étendent au Proche et Moyen-Orient, la presse britannique révèle que le Pentagone américain a passé un marché avec NTrepid, une firme technologique californienne, pour développer « un service de gestion de personnalités virtuelles en ligue » permettant à des soldats de l’armée américaine de contrôler jusque’à dix fausses identités numériques. Ce contrat stipule que chaque faux alias numériques doit avoir un profil et antécédents crédibles, et que l’outil doit permettre à 50 militaires d’opérer leurs fausses identités « sans crainte d’être repérés ou identifiés par des adversaires même sophistiqués ». L’armée américaine envisage d’utiliser l’outil pour inonder les forums et réseaux sociaux de messages en arabe, farsi, pachto et ourdou légitimant la présence et la politique étrangère des États-Unis au Moyen-Orient. L’opération militaire à laquelle l’outil est destiné est baptisé « Opération Earnest Voice » (« Opération parole sincère » ! ) et son budget dépasse les 200 millions de dollars.

Pour les dirigeants russes, il n’y a plus aucun doute: le gouvernement américain instrumentalise la vague de printemps arabes en promouvant et facilitant l’utilisation des moyens numériques, avec l’appui technique et idéologique des entreprises de la Silicon Valley. Pire, il n’hésiterait pas à utiliser ces technologie pour fausser l’opinion publique et inciter les citoyens des pays étrangers à suivre la ligne politique des États-Unis.

Au même moment, les analystes russes perçoivent, comme beaucoup d’autres, le risque que l’instabilité et le vide de pouvoir profitent davantage aux forces extrémistes, notamment aux groupes islamistes radicaux, qu’à l’établissement d’une réelle démocratie.

  • Le Patriot Act américain de 2001:

Empêcher le renouvellement d’une attaque sur le sol national après le 11 septembre 2001 devient une priorité nationale absolue pour les États-Unis. C’est dans ce contexte qu’est voté le Patriot Act, dotant le pouvoir exécutif de tous les moyens nécessaires à la réalisation de cet objectif prioritaire, notamment en améliorant quantitativement et qualitativement le renseignement anti-terroriste qui avait été incapable de prévoir cette attaque. Pour ce qui est du renseignement, le Patriot Act élargit considérablement les capacités de surveillance électronique et physique non seulement de tous les ressortissants, mais également de citoyens américains. 

La décennie 2000 voit donc très logiquement une extraordinaire croissance des moyens et des outils techniques, donc des opérations de la NSA, croissance qui influence la stratégie cyber en gestation. Les révélations d’Edward Snowden à partir de juin 2013 donnent une remarquable vision panoramique des capacités mises à la disposition du Cyber Command par la NSA et du cadre des opérations cyber-offensives américaines.

Les deux révélations les plus significatives de ces documents sont le programme GENIE d’insertion continue par la NSA d’implants dans des dizaines de milliers de systèmes informatiques et la Directive PPD 20 définissant les modalités d’approbation des opérations cyber-offensives par le président américain.

L’installation d’implants sur un nombre sans cesse croissant de système informatiques (ordinateurs, serveurs, routeurs) à l’échelle mondiale fut le vecteur central de la stratégie américaine de domination totale du cyber-espace poursuivi continûment pas les administrations de George Bush et Barack Obama. Cette stratégie visait à tout surveiller, tout analyser afin de tout savoir.

➡️ https://lecrieursouverainiste.fr/2018/11/09/cyber-la-guerre-permanente-2018-jean-louis-gergorin/

Les faits historiques des 70 dernières années montrent clairement que les pays membres de l’OTAN ont à plusieurs reprises attaqué d’autres pays et qu’ils ont violé l’interdiction de l’usage de la force inscrite dans la Charte des Nations Unies. L’OTAN n’est pas une force pour la sécurité et la stabilité, mais un danger pour la paix mondiale. 

Sans mandat de l’ONU, ces pays attaquèrent: l’Iran en 1953, le Guatemala en 1954, l’Égypte en 1956, Cuba en 1961, le Vietnam en 1964, le Nicaragua en 1981, la Libye en 1986, la Serbie en 1999, l’Afghanistan en 2001, l’Irak en 2003, à nouveau la Libye en 2011, et la Syrie actuellement. 

De manière répétée, l’OTAN a plongé des pays dans le chaos, tué d’innombrables civils et provoqué des flots de réfugiés. Certains pays de l’OTAN ont mené des guerre à répétition, les vendant aux opinions publiques en utilisant le mensonge, la propagande de guerre et les médias acquis de l’OTAN. La soi-disante « guerre contre la terreur » en cours est, elle aussi, pleine de mensonges. Elle est en réalité un conflit pour les matières premières et pour la suprématie globale, une vielle ambition dans des habits neufs. 

La politique destructrice des interventions militaires et des renversement illégaux de régime, conduit et encouragés par l’Empire Américain, les membres de l’OTAN et leurs médias, alimente la spirale de la violence. Ce n’est pas une évolution raisonnable pour nos enfants et petits-enfants. L’OTAN s’est transformé d’une alliance de guerre défensive en une alliance offensive. Le temps est venu de donner des limites aussi bien à l’OTAN qu’à l’Empire Américain.

➡️ https://lecrieursouverainiste.fr/2017/11/07/les-guerres-illegales-de-lotan-2017/

Ce que craignent les gens, c’est que les méritocrates, en cas de grande difficultés, choisissent de partir plutôt que de rester et d’assumer les conséquences de certains choix. 

En ce sens, les élites méritocraties se distinguent des élites communistes qui n’avaient pas la possibilité de partir. Il était bien plus facile alors, sous le communisme, pour une personne ordinaire d’émigrer. C’est ainsi que les élites communistes étaient des élites du « no exit », pour lesquelles il n’était pas envisageable de quitter le pays, alors que les élites méritocraties de notre temps, de cette époque de globalisation et d’intégration européenne, sont des élites de la « no loyalty », pour lesquelles l’idée d’allégeance nationale n’a pas de sens. 

De même, les élites aristocratiques traditionnelles avaient des devoirs et des des responsabilités, et leur éducation les préparait à se montrer à la hauteur. Leurs aïeux avaient eux même rempli ces mêmes devoirs, des générations durant, et ce seul fait-là signifiait qu’ils devaient être pris au sérieux. En Angleterre, par exemple, les jeunes gens issus des classes supérieures qui combattirent au cours de la Première Guerre mondiale y tombèrent en plus grande proportion que les jeunes hommes des classes plus modestes. En comparaison, les nouvelles élites sont formées pour gouverner mais sont tout sauf prêtes au sacrifice. Leurs enfants ne sont pas morts au front, et ne serviront pas même sur le moindre front. 

La nature et la convertibilité des compétences des nouvelles élites les affranchissent très concrètement de leur propre nation. Elles ne dépendent pas des systèmes éducatifs publics nationaux (leurs enfants étudient dans des établissement privés) ni des systèmes de protection nationaux (elles peuvent se permettre les meilleurs établissements hospitaliers). Elles ont perdu la capacité de partager les passions et les émotions de leur communauté. Et les gens vivent cet affranchissement des élites comme une perte de leur pouvoir de citoyen.

Contrairement à il y a un siècle, les chefs insurgés d’aujourd’hui ne se préoccupent pas de nationaliser le secteur industriel. Ce qu’ils veulent, c’est nationaliser leurs élites. Il ne promettent pas de sauver le peuple, mais de rester à ses côtés. Ils assurent qu’ils vont réinstaller les contraintes nationales et idéologiques que la globalisation a fait sauter. Ils félicitent ceux qui ne parlent aucune langue étrangère et ne se rendent jamais à l’étranger.

La crise du projet européen n’est pas tant, au fond, le résultat d’un déficit démocratique qu’une exigence de réinvention, de réinventer la vision méritocratie de la société. Hélas pour l’Europe, l’affrontement entre les élites méritocratie et les populistes a adopté la forme d’une lutte politique entre le parti du départ, de la fuite, et le parti de la loyauté. Et ce n’est pas un hasard si les généraux sont à la mode non seulement en Russie mais aussi en Occident – et à la mode comme ils ne l’avaient plus été depuis cinquante ans. 

➡️ https://lecrieursouverainiste.fr/2017/10/05/le-destin-de-leurope-leurope-est-elle-condamnee-a-se-desagreger-2017/

Le jeu de la tuerie, oeil pour oeil et dent pour dent, ne prendra fin que dans l’épuisement, quand la culture de la mort nous aura affectivement et physiquement brisés. Nous utilisons nos drone, nos avions de combat, nos missiles et notre artillerie pour déchirer les murs et les plafonds des maisons, souffler les fenêtres, tuer ou blesser ceux qui se trouvent à l’intérieur. Nous décapitons bien plus d’individus, y compris des enfants, que nos ennemis djihadistes. 

Nous avons orchestré la rage des dépossédés. Le mal du terrorisme a été engendré par le mal du capitalisme prédateur global et de la guerre permanente. Plutôt que de comprendre les racines de cette rage et d’essayer de l’atténuer, nous avons échafauder des mécanismes sophistiqués de sécurité et de surveillance, entériné des lois autorisant des assassinats ciblés et la torture des faibles, mis en place des armées modernes et des machines de guerre industrielle afin de dominer le monde par la force. 

Il ne s’agit pas de justice. Il ne s’agit pas de liberté, ni de démocratie. Il ne s’agit pas de liberté d’expression. Il s’agit de la folle détermination des privilégiés à survivre au dépens des pauvres. Et les pauvres le savent. 

L’État islamique, tout comme Al-Qaida, est notre Frankenstein. Après une décennie de guerre en Irak, nous autres Américains avons assemblé son corps pièce par pièce. Puis d’une décharge, nous l’avons animé. Nous l’avons plongé dans un bain de sang et de traumatisme. Et nous lui avons donné une intelligence. Épris de vengeance et de guerre, son coeur sombre et vicieux est notre coeur à nous. Il est avide de conquêtes, tous comme nous. Il construit un État mû par la haine de l’occupation américaine : résultat de la mort, de l’horreur et de la destruction que nous avons semées au Moyen-Orient.

➡️ https://lecrieursouverainiste.fr/2016/10/01/la-guerre-est-une-force-qui-nous-octroie-du-sens-2016/

Dans les années 1950, les stratèges américains s’inquiétaient vivement de la possibilité de voir l’Europe devenir ce qu’ils qualifiaient de troisième force, une zone de plus en plus indépendante des deux super-puissances. C’est entre autres pour prévenir une telle évolution qu’on a créé l’OTAN. 

On a présenté l’OTAN comme une force militaire vouée à protéger l’Europe des hordes soviétiques. Cette affirmation m’a toujours semblé peu convaincante, et le sort qu’a connu l’organisation dans la foulée de la chute du mur de Berlin, en 1989, est très révélateur à cet égard. À quoi pouvait bien servir l’OTAN maintenant qu’il n’y avait plus de hordes soviétiques? En se basant sur la doctrine officielle, on aurait pu prédire le démantèlement de l’organisation; on a plutôt assisté à son expansion. 

Georges Bush père et James Baker avaient conclu un accord avec Mikhaïl Gorbatchev, en vertu duquel une Allemagne unifiée pourrait se joindre à une alliance militaire occidentale, ce qui n’était pas de la tarte du point de vue de la Russie; en contrepartie, l’OTAN s’engageait à ne pas avance « d’un pouce vers l’est ». Mais l’Alliance atlantique s’est aussitôt tournée vers l’est. Gorbatchev en a été contrarié. On lui a expliqué qu’il s’agissait seulement d’un accord verbal et que, s’il avait été naïf pour prendre ses interlocuteurs au mot, c’était son problème. L’OTAN s’est donc étendue vers l’est. 

➡️ https://lecrieursouverainiste.fr/2015/05/04/loccident-terroriste-dhiroshima-a-la-guerre-des-drones-2015/

  • Préface de Thierry Mariani

Nous sommes loin du « lyrisme moralisateur » qui nous confirme que le « bien » triomphe le « mal », que l’Europe continue sa mission de paix et de prospérité, que la France a joué un rôle primordial dans cette avant-garde éclairée et que l’Ukraine, sous notre protection avance désormais vers un avenir radieux. La réalité des événements, des enchaînements, des manœuvres font qu’aujourd’hui l’Europe et la France, à l’opposé se leurs intérêts, sont complices, malgré eux, d’une immense manipulation de déstabilisation de notre continent.

  • L’Ukraine en tant qu’Etat doit tout au régime soviétique:

Les Soviétiques se sont efforcé jusqu’au bout pour consolider l’Etat ukrainiens et de l’agrandir. Après la Seconde Guerre mondiale, Staline agrège à l’Ukraine différent territoires peuplés de Roumains ou de Hongrois à l’extrême ouest. Le plus grand cadeau de Staline à l’Ukraine est le rattachement de la Galicie. Le but de Staline n’est pas de satisfaire les nationalistes ukrainiens, mais de posséder des frontières communes avec la Hongrie, la Roumanie et la Tchécoslovaquie. Enfin, l’Union Soviétique offre à l’Ukraine la rattachement de la Crimée en 1954. On voit bien que, malgré les carences inhérentes à son statut d’administration régionale, l’Ukraine en tant qu’Etat doit tout au régime soviétique. Seul un régime totalitaire pouvait imposer la création d’un Etat artificiel à une population aussi nombreuse et diverse sur un territoire aussi grand. L’achèvement de la construction soviétique de l’Ukraine est paradoxalement réalisée avec la chute de l’URSS. En décembre 1991, pour la première fois dans l’histoire, elle devient indépendante.

  • L’Holodomor unit les Russes et les Ukrainiens dans leur malheur

Les nationalistes ukrainiens tentent de faire passer l’Holodomor (les grandes famines de 1932 et 1933) comme un crime russe contre l’Ukraine. Cette affirmation est sans fondement: l’Holodomor touche aussi bien des Ukrainiens, que des Russes et des Kazakhs. Il est en fait un carnage bolchevique de plus, qui, loin de séparer les Russes et les Ukrainiens, les unit dans le malheur. Ajoutons enfin que la classe paysanne qui a été exterminée fur celle qui résista le plus à l’ukrainisation bolchevique.

➡️ https://lecrieursouverainiste.fr/2015/09/17/ukraine-pourquoi-la-france-sest-trompee/

  • Enclaves lexicales impénétrables, élites incultes et absence de débat  
  • Les photos de la prison d’Abu Ghraid en Iraq de 2006

➡️ https://lecrieursouverainiste.fr/2012/03/08/lempire-de-lillusion-la-mort-de-la-culture-et-le-triomphe-du-spectacle-2012/

Les Etats-Unis n’ont jamais connu les horreurs de la guerre étrangère sur leur territoire, ni villes rasées, ni tickets de rationnement, ni files d’attentes devant les points d’eau. La masse de la population a vécu la guerre dans un rapport cinématographique.

Le pays, qui a compté 1 million de morts militaires et pratiquement aucun mort civil dans les différents conflits du XXème siècle, ne peut pas avoir le même rapport à la guerre que la Russie saignée à blanc par les deux guerres mondiales.

Les Etats-Unis ont donc des stratégies militaires d’autant plus destructrices chez l’adversaire (bombardement massif, guerre chimique…) qu’elles ne renvoient à aucun souvenir vécu par sa population, à la différence des Européens.

Ainsi la guerre classique menée par les Américains en 2002, après avoir détruit toutes les infrastructures irakiennes, tentait de démontrer aux populations locales qui n’avaient plus ni l’eau, ni l’électricité, ni la police, ni les services publics, qu’elles avaient « la chance d’avoir la démocratie ». 

➡️ https://lecrieursouverainiste.fr/2011/09/08/la-fabrication-de-lennemi-ou-comment-tuer-avec-la-conscience-pour-soi-2011/

Sans doute l’économie de marché a-t-elle démontré sa supériorité par rapport à l’économie bureaucratique et dirigiste, à laquelle plus personne ne voudrait revenir, surtout pas les anciens pays communistes. Cependant, en devenant l’unique modèle, le capitalisme a perdu un détracteur utile, probablement irremplaçable, qui le critiquait constamment sur son bilan social, qui le titillait sur le droit des travailleurs et sur les inégalités. 

Et même si lesdits droits étaient moins respectés dans les pays communistes que dans la plupart des pays capitalistes, le seul fait d’avoir cette pression permanente à l’intérieur de chaque société comme au niveau planétaire, obligeait le capitalisme à se montrer plus social, moins inégalitaire, plus attentif aux travailleurs et à leurs représentants; ce qui était un correctif nécessaire, au plan éthique, au plan politique, et même, en fin de compte, pour une gestion efficace et rationnelle de l’économie de marché. 

Privé de ce correctif, le système a rapidement dégénéré, comme un arbuste qu’on aurait cessé de tailler, et qui serait revenu à l’état sauvage. Son rapport à l’argent et à la manière de le gagner est devenu obscène. 

Qu’il n’y ait aucune honte à s’enrichir, j’en conviens. Qu’il n’y ait aucune honte non plus à savourer les fruits de sa propriété, je le crois aussi; notre époque nous propose tant de belles et bonnes choses, ce serait une insulte à la vie que de refuser d’en jouir. Mais que l’argent soit complètement déconnecté de toute production, de tout effort physique ou intellectuel, de toute activité socialement utile? Que nos places boursières se transforme en de gigantesques casinos où le sort de centaines de millions de personnes, riches ou pauvres, se décide sur un coup de dès? Que nos institutions financières les plus vénérables finissent pas se comporter comme des garnement ocres? Que les économies de toute une vie de labeur puissent être anéantis, ou alors multipliés par trente, en quelques secondes, et selon des procédés ésotériques auxquels les banquiers eux-même ne comprennent plus rien? 

Parce qu’on est en droit de se demander comment, dans un tel environnement moral, transmettre les connaissances, transmettre les idéaux, comment maintenir un minimum de tissus social pour que survivent ces choses si essentielles et si fragiles, qui ont pour nom liberté, démocrate, bonheur, progrès, ou civilisation. 

Est-il besoin d’ajouter en toutes lettres que ce dérèglement financier est aussi, et peut-être avant tout, le symptôme d’un dérèglement dans notre échelle de valeurs? 

➡️ https://lecrieursouverainiste.fr/2009/03/04/le-dereglement-du-monde-2009/

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