Front Populaire, sous la direction de Michel Onfray
Extrait de l’article de Denis Collin: Le mythe de la souveraineté européenne. Pour l’Europe des nations.
L’actuel président de la République française se dit volontiers partisan de la « souveraineté européenne ». On sait ce que recouvre cette expression: destruction de la souveraineté des nations qui composent l’UE et soumission à l’ordre américain, ainsi que l’atteste la politique de l’UE en Ukraine et le poids de plus en plus grand que prend la bureaucratie corrompue dirigée par Mme von der Leyen. Pourquoi Mr Macron s’obstine-t-il à parler de « souveraineté » pour désigner ce qui en est la négation? C’est que la souveraineté est le coeur de la liberté politique à laquelle les citoyens restent si fort attachés, et qu’on ne peut combattre la souveraineté qu’en invoquant le nom de la souveraineté.
De quelque manière que l’on considère l’UE, elle n’est pas une « société des nations » mais une association d’oligarques en vue de détruire les nations de l’Europe. On ajoutera qu’elle n’est pas vraiment une organisation européenne, mais surtout une extension de l’empire états-uniens. Son principal inspirateur, Jean Monnet, était un agent d’influence américain, opposé aux volontés d’indépendance du général de Gaulle. La construction européenne a été voulue par les États-Unis comme moyen de s’assurer le contrôle de l’Europe occidentale, dans le cadre de la rivalité avec l’Union soviétique et dans une stratégie de domination mondiale. Les doctrines, les principes d’organisation de l’État, les normes comptables elle-mêmes, tout cela est made in America. La défense de l’UE, c’est l’OTAN, et les membres de l’UE (à l’exception de la France), achètent majoritairement leurs équipements militaires aux États-Unis.
Mais l’entreprise UE est une impasse qui pourrait se révéler tragique pour les peuples d’Europe. La lente décomposition de la puissance industrielle, agricole et intellectuelle de l’Europe soumis aux manoeuvres de la Maison Blanche et aux appétits de la classe capitaliste transnationale, se manifeste chaque jour un peu plus.
Il reste à ouvrir une perspective positive, qui pourrait s’appeler une confédération des Etats souverains d’Europe, soudée sur l’engagement de la « paix perpétuelle » et le refus des aventures extérieures du type l’expédition de 2003 en Irak. Mais rien ne se fera sans une conception nationale de la souveraineté.
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