L’ère de l’affirmation : Répondre au défi de la désoccidentalisation – 2023

Max-Erwann Gastineau

En 2022, l’Occident appela le monde entier pour s’aligner avec lui afin de condamner l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Mais il n’en fut rien. On parle depuis lors d’une « revanche du Sud global » et d’une « montée en puissance des BRICS ».

Cette affirmation d’indépendance des pays du Sud date en réalité des années 1990, où les déclarations de Bangkok et de Vienne véhiculent une même idée : l’Occident doit ravaler son arrogance universaliste : « L’universalisme français est un particularisme, une manière française d’être et de concevoir la vie commune. Il en existe d’autres ». Mais l’Occident lui, trop sûr de son fait, alors même qu’Emmanuel Todd vient également d’acter sa « défaite » dans son dernier livre, n’a jamais voulu voir qu’il existait d’autres façons d’être au monde. Le reste de la planète ne pouvait qu’être en attente d’occidentalisation.

Et pourtant, l’Inde, la Russie, le Brésil… sont autant de puissances contemporaines qui entendent suivre leur propre route. Ce phénomène de « désoccidentalisation » est indiscutable, mais il est aussi paradoxalement une opportunité : celle de sortir de l’idéalisme géopolitique pour retrouver des forces réelles et se projeter dans le monde à nouveau.

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