Guerre de l’énergie, au coeur du nouveau conflit mondial – 2023

Fabien Bouglé

Les grands gagnants de la guerre en Ukraine sont incontestablement les Etats-Unis qui, derrière leur discours politique de liberté, ont des objectifs économiques purement opportuns.

Les sanctions américaines visent à limiter la vente du gaz russe par gazoduc aux européens, afin d’avoir le champ libre pour vendre leur gaz naturel liquéfié. Le sabotage des gazoducs Nord Stream 1 et 2, qui permettaient au gaz russe de contourner l’Ukraine, a considérablement consolidé la stratégie américaine. Avec la vente du gaz américain, la facture gazière des européens a explosé, de même que la facture électrique des ménages et des entreprises européennes qui dépend du cours du gaz.

L’objectif affiché des stratèges américains avec le nucléaire est bien, comme dans le domaine du gaz, de détacher l’Europe de l’influence énergétique russe. En américanisant le nucléaire ukrainien, les Etats-Unis renforcent leur contrôle politique en Europe. Côté russe, cette victoire est mal perçue d’autant que l’Ukraine « s’approprie » des centrales nucléaires conçues et construites à l’époque par l’Union soviétique.

Les évènements s’enchaînes comme une spirale infernale que rien ne semble pouvoir arrêter. L’irrationalité semble prendre le pas sur la raison. D’une crise énergétique initiale, nous sommes passés à un risque nucléaire généralisé. On a, d’un côté, un discours occidental qui minimise le risque nucléaire russe. Et de l’autre, une Russie qui se trouve exactement dans la position des Etats-Unis lors de la crise de Cuba. Il faut impérativement interrompre cette escalade.

Faut-il que la France quitte à nouveau l’OTAN? La question mérite d’être posée. 

Laisser un commentaire