Jacques Baud
Extraits de l’ouvrage
Un examen plus honnête de l’Histoire récente impose un regard plus nuancé et moins partisan que ce que les propagandistes et révisionnistes occidentaux racontent. En réalité, les âmes bien-pensantes ne cherchent ni la paix, ni à aider les Ukrainiens, mais à contrer Vladimir Poutine.
En soutenant l’Euromaïdan, l’Occident a-t-il promu la démocratie et l’État de droit?
Comme nous le rappelle l’Obs, la révolution de Maïdan de 2014 n’est rien d’autre qu’un coup d’État, mené avec l’appui de l’Union Européenne et des États-Unis. Une conversation téléphonique devenue célèbre entre Victoria Nuland, alors assistante-secrétaire d’État pour l’Europe et l’Eurasie, et Geoffrey Pyatt, l’ambassadeur américain à Kiev, révélée par la BBC, montre que ce sont les Américains qui ont sélectionné les membres du future gouvernement ukrainien, au mépris de l’Union Européenne, et au cours de laquelle Nuland lancera son fameux « Fuck the EU ! ».
Ce que Raphaël Glucksmann appellera une « révolution démocratique » n’est qu’un coup, mené sans aucun fondement légal, qui a renversé par la force un gouvernement, dont l’élection avait été qualifié par l’OSCE de « transparente et honnête » qui avait « offert une démonstration impressionnante de démocratie ». D’ailleurs, par la suite, le président démocratiquement élu sera condamné pour « haute trahison », pour avoir défendu l’ordre constitutionnel.
Loin d’être une révolution populaire, l’Euromaïdan était le fait d’une minorité de nationalistes radicaux issus de l’ouest de l’Ukraine (Galicie), qui n’étaient pas représentatif de l’ensemble des Ukrainiens. D’ailleurs, le premier acte législatif du parlement issu du coup d’État, le 23 février 2014, est l’abolition de la loi Kivalov-Kolesnichenko de 2012, qui instituait la langue russe comme langue officielle au même titre que l’ukrainien. C’est cet évènement qui a poussé la population russophone à se rebeller contre des autorités qu’elle n’avait pas élues.
L’effort des Occidentaux, qui soutiennent le coup d’extrême-droite de Kiev, est alors de lui donner une légitimation. Depuis l’Euromaïdan, dans chaque manifestation de rue, on voit en abondance les drapeaux de mouvements d’extrême-droite « Svoboda » et des portraits de Stephan Bandera. D’ailleurs, en 2018, le parlement ukrainien institue même une journée officielle pour rappeler sa mémoire.
Photos de groupes d’extrême droite en Ukraine


Entretien avec Jacques Baud du 18 avril 2022 sur Sud Radio




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